AG de la FNAB - Tribune par A. Belleil

Actualité - 03/05/2013

AG de la FNAB - Tribune par A. Belleil

Dans le cadre de son Assemblée Générale le 10 avril 2013, la FNAB souhaitait un débat autour de la nouvelle économie bio et ses innovations. C’est Manger Bio 44 qui a été sollicité pour parler du développement de la qualité alimentaire. L’objectif était de sensibiliser Monsieur le Ministre, Stéphane Le Foll, aux enjeux représentés par la restauration collective, en tant que levier d’une accessibilité à tous à l’alimentation bio.

Anne Belleil est productrice de légumes biologiques à Gétigné en Loire Atlantique. Elle est à l’origine de la création, en 2009, de l’association MANGER BIO 44, structure économique ayant pour vocation d’approvisionner la restauration collective du département en produits biologiques locaux, notamment les cantines scolaires. Elle nous parle de son engagement et de sa vision des fondamentaux de l’association, qui regroupe aujourd’hui 26 producteurs bio-locaux.
 
« Lorsque nous avons créé l’association, les principaux atouts qui nous ont semblé pertinents ont été la richesse des débouchés, surtout dans un département tel que le nôtre (Nantes - St Nazaire), l’opportunité de faire découvrir des nouveaux produits alimentaires à des consommateurs ne connaissant pas forcément la « bio locale », en mettant en place un projet éducatif global autour d’une alimentation de qualité, qui implique tous les acteurs concernés de notre territoire.
 
Ceci rejoint notre principale motivation, qui est de rendre accessible à tous publics une alimentation bio et locale de qualité, en touchant toutes les classes sociales, tout en dynamisant l’emploi grâce à une relocalisation de notre agriculture et un développement de l’économie locale.
Pour atteindre ces objectifs, nous avons mis en place des outils professionnels performants, d’une part pour structurer l’offre des producteurs, d’autre part pour mieux répondre à la demande des collectivités :
 
  • Mutualisation d’outils de gestion
  • Plateforme de livraison
  • Diagnostics et formations auprès des équipes de cuisine, des gestionnaires et du personnel éducatif.
  • Sensibilisation au goût, à la qualité et à la diversité des produits biologiques à travers des animations dans les écoles.
 
La progression de notre chiffre d’affaires prouve que notre structure, qui emploie deux salariés, est en capacité d’absorber une forte croissance et prête à répondre à une demande plus massive. Nous avons démarré notre activité en approvisionnant essentiellement des structures d’environ 400 repas/jour. Rapidement, notre association s’est professionnalisée, a gagné en crédibilité, et nous a permis de fournir de plus gros marchés tels que les cuisines centrales (entre 1000 et 2000 repas/jour).
 
Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une problématique qui est celle des appels d’offres, car nous rentrons en concurrence avec de grosses sociétés de distribution, ayant pour priorité des objectifs commerciaux – que nous comprenons et respectons -, ce qui néanmoins ne nous permet pas d’être jugés sur un pied d’égalité…
En effet, les valeurs de l’association vont au-delà de ces critères. Notre ambition est aussi de structurer les partenaires territoriaux autour d’un projet sociétal qui est l’accès à une alimentation bio et locale pour tous. Notre volonté est d’intégrer une dimension sociale, en soutenant l’emploi de petits producteurs, une dimension environnementale, en garantissant le respect de l’environnement et notamment la qualité de l’eau, mais aussi une dimension santé ! C’est aussi ça que nos prix garantissent…
N’oublions pas non plus l’énergie que nous mettons conjointement avec l’ensemble des élus des collectivités locales et les responsables des établissements scolaires, pour respecter le Programme National pour l’Alimentation relatif à la qualité des produits servis en restauration collective. Pour améliorer la qualité nutritionnelle et gustative de ce qui nourrit chaque jour nos enfants dans les cantines, nous attendons également le soutien des représentants du gouvernement dans l’application du GEM-RCN et donc de l’arrêté du 30 septembre 2011, dont la remise en cause actuelle par les sociétés de restauration privées pourrait constituer un véritable frein à tous ces efforts. Merci. »